lundi 8 juin 2009

Il faut qu'on parle de Kevin


«À la veille de ses seize ans, Kevin Khatchadourian a tué sept de ses camarades de lycée, un employé de la cafétéria et un professeur. Dans ses lettres adressées au père dont elle est séparée, Eva, sa mère, retrace l'itinéraire meutrier de Kevin.
Elle se souvient qu'elle a eu du mal à sacrifier sa brillante carrière pour devenir mère. Qu'elle ne s'est jamais faite aux contraintes de la maternité. Que dès la naissance elle s'est heurtée à un enfant difficile. Que l'arrivée de Célia, petite soeur fragile et affectueuse, n'a fait que creuser un fossé entre mère et fils. Qu'elle aura passé des années à scruter les agissements de Kevin sans voir que son ambivalence envers lui n'avait d'égale que la cruauté et la malveillance du rejeton. Et, quand le pire survient, Eva veut comprendre: qu'est-ce qui a poussé Kevin à commettre ce massacre ? Et quelle est sa propre part de responsabilité ?»
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Ce livre, ce n'est pas peu dire, m'a bouleversée. Il m'a semblé si réaliste, si terre à terre qu'à chaque minute je devais me rappeller que ce n'est pas une histoire vécue. Oui, elle est basée sur les nombreuses tueries qui se sont faites dans les écoles des États-Unis, mais non, celle-ci ne s'est jamais passée, et non, cette mère n'existe pas pour vrai.
Si au début, j'avais du mal à comprendre les sentiments de cette mère à l'égard de son fils nouveau-né, je n'ai pas tardé à le détester moi aussi, et à vouloir à tout prix qu'il y ait un peu d'humanité dans ce personnage ignoble. Tout au long, je me demandais si de tels personnages existent. Je souhaiterais de tout mon coeur qu'ils n'existent pas, mais je ne peux pas m'empêcher de croire qu'il doit y exister de telles exceptions. Ça me donne mal au coeur.
Plusieurs personnes, incluant ma mère et ma grand-mère, ont affirmé avoir le plus grand mal à lire ce livre. Ils affirmaient l'avoir lu à petites doses, parce que c'est tellement dur à lire, tellement cru, tellement... incroyable. Moi, au contraire, je l'ai dévoré. Oui, je me sentais mal, oui, j'en voulais à ce père d'être aussi naïf, et oui, j'appréhendais la fin puisque je savais qu'elle allait s'avérer horrible. Mais en même temps, je ne pouvais pas m'arrêter, on aurait dit que quelqu'un en moi me poussait à tourner les pages les unes après les autres.
J'ai adoré et j'ai détesté ce livre. Peu importe ce que vous ressentirez ou ce que vous avez ressenti en lisant ce livre, ce n'est certainement pas de l'indifférence.

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