vendredi 8 juillet 2011

L'âme du minotaure

Vlb éditeur, 2010
875 pages

Résumé de l'éditeur :

En septembre 1941, Katharina Lindemann, une jeune Berlinoise qui travaille pour le docteur SS Karl Gebhardt, se rend à Prague où elle passe la nuit avec un homme dont elle ignore alors l'identité. Le lendemain, Katharina découvre qu'il n'est autre que le général SS Reinhard Heydrich, nouvellement nommé Protecteur du Reich à Prague et chef des services de sécurité. Commence alors une passion charnelle teintée de domination. Heydrich s'efforce toutefois de conserver la tête froide pour mener à bien sa tâche, l'élimination des Juifs d'Europe, tandis que Katharina s'abandonne à ses sentiments, car elle ignore l'ampleur et l'horreur de la mission de son amant. C'est par la voix de Katharina que l'auteure raconte cette relation troublante, jusqu'à l'attentat dont est victime Heydrich et ses funérailles nationales en juin 1942.
Dans la seconde partie du roman, c'est Heydrich, dont la survie a été tenue secrète par Himmler, qui prend le relais de la narration. Exilé en Suisse pour diriger clandestinement les services de sécurité, Heydrich, marqué par de longs mois de souffrance, est confronté à ses souvenirs et parvient de moins en moins à assumer le rôle qu'il a tenu durant la guerre. Cette prise de conscience sera accélérée par l'arrivée de Katharina à qui il devra confier ses terribles secrets, au risque qu'ils se perdent tous deux au cœur d'un labyrinthe de culpabilité et de remords.
Avec ce premier roman audacieux, Dominike Audet ose mettre en scène une histoire d'amour entre une jeune Berlinoise et un des personnages les plus effrayants de la seconde Guerre mondiale, Reinhard Heydrich, dit «le boucher de Prague», tristement célèbre pour avoir mis en place «la solution finale».

Mon commentaire :

La Deuxième Guerre Mondiale n'a pas fini de faire couler de l'encre ! L'âme du minotaure fait partie de ces innombrables romans qui ont cette atroce guerre comme sujet principal. Quand mon parrain m'a suggéré cette lecture en disant qu'après cette lecture, je saurais tout de la Seconde Guerre Mondiale, j'étais incertaine. Des livres sur la Deuxième guerre mondiale, j'en ai lu des tonnes, et puis je n'étais pas certaine de vouloir en commencer un nouveau. Il m'a toutefois convaincu de prendre le livre, en me précisant que je pouvais prendre tout mon temps pour lire (chose que j'ai faite, ayant laissé passer plus de cinq mois avant de le commencer).
Même si l'Âme du minotaure n'a pas rempli sa mission de me faire TOUT apprendre de cette guerre, je peux néanmoins dire que j'en ai appris beaucoup. Pour une fois, le livre se passait en Allemagne avec des Allemands, ce qui permet de voir les choses sous un tout autre angle !
Le personnage masculin principal, Reinhard Heydrich, fut l'un des pires nazis que la terre ait porté, étant entre autres responsables de coups montés visant à déclencher la guerre et  de la mise en place des salles d'extermination au gaz. Pourtant, Dominike Audet a pris ce pari risqué, que dis-je, incensé, de faire de cet homme un héros rempli de remords et de culpabilité. Difficile d'embarquer quand on connaît le portrait de l'homme, mais je dois dire qu'elle y est assez bien parvenue !
L'âme du minotaure est d'abord et avant tout une histoire d'amour et de passion entre Reinhard Heydrich et Katarina Lindemann (l'un des rares personnages fictifs du roman). Malgré tout ce que j'apprenais du personnage, je dois dire que je suis parvenue à lire cette histoire avec beaucoup d'intérêt.
Pour ceux qui douteraient de l'authenticité des événements historiques de l'histoire comme c'était le cas pour moi au début, j'ai fait mes propres recherches et j'en ai conclu que l'auteure était extrêmement bien documentée sur le sujet. En lisant la biographie de Heydrich sur Wikipédia, par exemple, j'ai constaté que beaucoup plus d'événements du livre que je ne le pensais s'étaient réellement produits.
Au final, un excellent roman, avec cependant deux petits bémols. Premièrement, que vous le vouliez ou non, il est impossible de complètement oublier qu'il s'agit de Reinhard Heydrich, et que par conséquent, cette homme ne peut être si doux et si aimant envers Katarina. Deuxièmement la narration qui, quoique jamais vue dans mon cas, peut semer la confusion. En effet, dans la première partie, on alterne les chapitres où Katarina est la narratrice et ceux où il s'agit d'un narrateur omniscient. Dans la deuxième partie, c'est Heydrich qui reprend la narration, toujours en alternance avec le narrateur omniscient. Cette façon de procéder a fait en sorte que dans la deuxième partie, je pensais toujours que Katarina était la narratrice jusqu'à ce que je me rende compte que ça ne faisait pas de sens ! Puis je me souvenais et je devais prendre ma lecture. Un détail, certes, mais un détail qui m'a agacé.
Mais il ne faut surtout pas s'empêcher de découvrir le premier roman de Dominike Audet juste pour cela !

5 commentaires:

Suzanne a dit…

J'ai lu également ce roman et bien que je n'ai pas détesté, j'ai aussi constaté certains «bémols».
Psssst merci de te joindre à «J'aime lire la plume québécoise». J'ai d'ailleurs déposé le lien de ta lecture sur mon blogue.
Merci encore.

mazel a dit…

lu il y a peu "HHhH" de Binet,
et je crois bien que je vais encore me laisser tenter par ce livre.

merci pour l'augmentation de ma pal.
amicalement

Isa a dit…

@ Suzanne : Ça fait tellement plaisir de me joindre à J'aime la plume québécoise ! Je vais venir plus tard déposer le lien de l'article que j'avais écrit alors que je croyais déjà être inscrite... haha
Effectivement, il y a certaines failles dans l'Âme du minotaure, mais j'ai quand même assez bien réussi à passer outre !

Mazel :

De rien ! hihi J'espère que tu aimeras.
Je ne connais pas HHhH, mais je vais voir à l'instant le résumé !

Allie a dit…

J'avais adoré ce roman! Je n'ai pas vraiment vu ces petits défauts dont tu parles, je dirais que ce livre m'a plutôt fascinée... le sujet est tout de même audacieux!

Isa a dit…

En effet, pour être audacieux, c'est audacieux !