samedi 2 juin 2012

Vers le sud

Éditions Boréal, 2006
251 pages

Quatrième de couverture :

Le Sud. Haïti. Lumineux. Sensuel. Séduisant. Tous les personnages de ce roman en subissent l'attrait. Ils en rêvent, ils s'y rendent. Les voici, Occidentaux prisonniers de valeurs utilitaires, charmés par la chaleur, la lumière, les couleurs, les corps. Propriétaires de bar ou femmes d'affaires de Montréal ou de New York, ils quittent les illusions de la réussite pour dériver doucement vers une nouvelle vie. Ils y feront de troublantes découvertes. Corps blancs, corps noirs...
Dany Laferrière élabore depuis une vingtaine d'années une oeuvre unique et personnelle, d'une remarquable cohérence, qui trace son « autobiographie américaine ». Vers le sud est une magnifique célébration de cet Haïti où s'affrontent librement la richesse et la misère, le soleil et le vaudou, le sexe et la mort.

Mon commentaire :

Ce qui m'a amené à lire ce livre est une anecdote que j'ai vécue au cours de la semaine que j'ai passée en Jamaïque. Malgré le fait que je m'étais bien renseignée sur le pays avant de partir, j'ai été surprise de découvrir un aspect que je n'avais pas envisagé. En Jamaïque, le phénomène s'appelle «Rent-a-Rasta». En gros, c'est la version féminine du tourisme sexuel. De nombreuses femmes, pour la plupart d'un âge moyen et qui, pour une raison ou pour une autre, ne sont pas considérées comme attrayantes dans leur pays d'origine se rendent régulièrement dans certains pays des Caraïbes, où de jeunes hommes se font un plaisir de leur faire sentir qu'elles sont belles et désirables en échange de cadeaux et d'argent.
Même si nous étions deux jeunes filles et que nous ne correspondions pas tout à fait au portrait que je viens d'énoncer, en Jamaïque nous avons été abordées par un nombre incroyable de garçons qui n'avaient pas froid aux yeux. Et je peux vous dire qu'ils ont réellement le tour pour vous dire ce que vous désirez entendre. Et ils sont vraiment sexy. Pas étonnant que plusieurs succombent !
Pourtant, je ne suis pas naïve au point de croire que ces hommes n'attendaient rien en retour de tous ces compliments. À mon retour, je me suis renseignée et c'est comme ça que j'ai découvert que c'était une pratique très courante dans les Caraïbes. C'est aussi comme ça que j'ai découvert que Dany Laferrière en parlait dans l'un de ses romans, Vers le sud. En fait, j'ai d'abord découvert le film, qui m'a un peu choquée. Mais j'ai quand même voulu découvrir le livre sur lequel il était basé, et c'est ainsi que le roman de Laferrière s'est trouvé entre mes mains.
En fait, le film Vers le Sud ne représente qu'une petite partie du roman de Laferrière, celle qui traite de femmes  dans la cinquantaine qui se rendent dans un hôtel pour recevoir les faveurs sexuels d'adolescents, et plus particulièrement de Legba, ce genre de demi-dieu haïtien. Toutefois, le roman est beaucoup plus complet. J'ai trouvé que c'était un drôle de mélange entre la nouvelle et le roman. Les personnages sont toujours les mêmes, mais tour à tour leur histoire est racontée. Des histoires où le sexe et le désir ne sont jamais bien loin. Prostitution, corruption, vaudou; toutes ces facettes d'Haïti sont abordées de front, sans aucune honte et sans aucune pudeur. Ce roman n'est donc pas pour tout le monde, mais je l'ai beaucoup aimé, sans doute en grande partie parce qu'il m'a permis de mieux comprendre ce qui m'est arrivé en Jamaïque et les raisons pour lesquelles ces hommes étaient si insistants.
J'ai bien hâte de décourvrir si tous les autres romans de Dany Laferrière sont aussi impudiques, aussi vrais. J'aurai bientôt la réponse à sa question, parce que j'ai aussi emprunté à la bibliothèque son premier roman Comment faire l'amour à un nègre sans se fatiguer. Ça promet !
16/26

2 commentaires:

Suzanne a dit…

C'est fou mais c'est un auteur que je n'ai encore jamais lu. Je ne sais pas pourquoi; c'est comme ça. Pourtant lorsque je le vois en entrevue jaser de ses écrits, je ne déteste pas mais j'ai pas envie de le lire. Bizarre!

Isa a dit…

@Suzanne : Moi au contraire ça faisait longtemps que j'avais envie de le lire mais ça n'adonnait pas. Il devait être trop loin dans mes « priorités » !