dimanche 17 août 2014

Tristan et Iseult

Mon édition : Gallimard, 2002
Collection : Folio classique
285 pages
 
Quatrième de couverture :
 
«Qui donc est en quête d'une histoire d'amour n'aille pas plus loin, écrit l'auteur de la principale version allemande du roman, au XIIIe siècle. Je satisferai son désir en contant l'histoire d'amants bien nés qui firent paraître une noble passion : un amour passionné, une amante passionnée,  un homme, une femme, une femme, un homme, Tristan, Iseut, Iseut, Tristan.»
 
Ce récit conte le mythe de l'amour plus fort que la vie, que les rapports sociaux, que  soi-même : «Amour par force vous démène.» Comme l'écrit encore Gottfried de Strasbourg : «Ce sera le pain de tous les nobles cœurs. Ainsi leur mort à tous deux restera vivante. Nous lirons leur vie, nous lirons leur mort, et aimer sera plus doux que le pain».
 
Mon commentaire :
 
Qui ne connaît pas, du moins dans ses grandes lignes, l'histoire de Tristan et d'Iseut, les deux amants maudits destinés à s'aimer à la vie, à la mort, à cause d'un philtre d'amour qu'ils ont accidentellement tous les deux ingéré? Comme pour Roméo et Juliette, cette histoire est universellement connue. Que vous l'ayez lu ou non, vous avez l'impression d'en connaître l'histoire.
 
J'ai acheté ce livre à l'époque de mon cégep, c'est-à-dire il y a près de dix ans maintenant. Il était à l'étude dans la plupart des groupes du deuxième cours de français, mais pas dans le mien, où nous étudions plutôt l'Avare de Molière. Comme j'étais plutôt jalouse qu'ils découvrent cette œuvre, j'ai quand même acheté le livre, qui, comme presque tous les livres que j'achète, s'est rapidement retrouvé dans le fin fond de ma bibliothèque, complètement oublié.
 
Je l'en ai finalement ressorti il y a quelques jours, forcée d'admettre que je n'avais plus tellement envie de lire cette œuvre, mais qu'il faudrait bien que je le fasse un jour. Il faut dire que ma crise «je veux lire tous les classiques» est maintenant terminée depuis un bon bout de temps.
 
À ma grande surprise, j'ai trouvé l'écriture beaucoup plus abordable que ce à quoi je m'attendais. Du moins dans ma version, le français y est assez moderne. Le sens de la plupart des mots est devinable, et pour ceux dont il subsiste un doute, un glossaire est présent à la fin du livre pour en expliquer le sens. Donc, ma crainte du manque d'accessibilité de l'œuvre a vite été balayée.
 
Au niveau de l'histoire, je l'ai globalement aussi trouvée beaucoup plus intéressante que ce à quoi je m'attendais. Bien sûr, nous ne sommes pas épargnés en terme de mièvreries et de paroles brûlantes, mais la façon dont l'histoire est narrée donne une distance bienvenue au lecteur. J'ai d'ailleurs beaucoup aimé le ton «je vais vous raconter une histoire datant d'il y a longtemps» de la narration.
 
J'ai trouvé l'histoire intéressante parce que, contrairement à ce que je m'attendais, il n'y est pas uniquement question d'amour. Il y a aussi quelques aventures qui sont citées, comme celle où Tristan se rend en Irlande et tue le dragon-serpent qui nuisait à toute la communauté. Ces aventures ajoutent un petit parfum typiquement médiéval à l'histoire, qui autrement en aurait souffert.
 
Là où j'ai été déçue, quoique je m'y attendais, c'est au niveau du rythme de l'histoire. Ça progresse à pas de tortue, malgré toutes les coupures qui ont été faites à mon édition pour la rendre plus moderne. J'ai trouvé que le nombre de fois où Tristan se déguise pour revoir sa belle était beaucoup trop élevé. Ça revenait toujours au même et devenait ennuyeux. Le même scénario, à quelques variantes près, se répète encore et encore, si bien qu'à plusieurs reprises, j'ai eu le goût de sauter directement à la fin.
 
Tristan et Iseut est donc plus ou moins ce à quoi je m'attendais. Je ne me suis pas attachée aux personnages et c'est plutôt long comme je pensais, mais l'histoire elle-même m'a réservé quelques surprises. Je ne dirais pas qu'il faut absolument l'avoir lu dans sa vie, mais je ne regrette pas non plus de l'avoir fait. Toutefois, avec le recul, je suis bien contente d'avoir lu Molière à la place de Tristan et Iseut au cégep. À l'époque, je ne crois pas que j'aurais pu l'apprécier à sa juste valeur.

Aucun commentaire: